Mauritanie : mort du combattant de la liberté, Cheikh Saad Bouh Kamara, à 75 ans
Durant toute sa vie, il a mis le doigt sur les maux de l’Afrique…Cheikh Saad Bouh Kamara est décédé ce lundi soir du 30 Décembre 2019, à Nouakchott. Retour sur le parcours d’un combattant de la liberté.
« Je ne fais pas que seulement décrire et observer, je réagis pour que les choses changent, en douceur et sans violence ». Cette phrase prononcée, sur la chaine panafricaine Africa24, en 2011, lors de la présentation de son livre « Afrique : Espérance », résumée à elle seule, la nature de l’homme, un militant des droits de l’Homme endurci.
Professeur émérite de sociologie, Cheikh Saad Bouh Kamara a porté aussi la casquette de consultant international en développement.
Une stature qui lui a permis d’être en surplomb sur les réalités des pays africains et de donner naissance à l’ouvrage « Afrique : Espérance », fruit de plus de 30 ans de recherches et d'enseignement de la sociologie en Afrique, couvrant des thèmes d'actualités socioéconomique, culturelle et politique.
Cheikh Saad Bouh Kamara, « l’ami des jeunes », a connu la prison, sous le règne du dictateur Mâouiya Ould Sid’Ahmed Taya, alors qu’il était président de l’association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH), dirigée aujourd’hui par l’illustre avocate, Mme Fatimata MBAYE.
Son combat pour la liberté et l’amélioration des droits de l’Homme en Mauritanie notamment sur la question de l’esclavage sera récompensé en 1998 par le Comité international de lutte contre l'esclavage d’Anti-Slavery International basé à Londres.
Le 31 octobre 2018, l’Ambassadeur de France en Mauritanie, M. Robert Moulié lui décernait, au nom de la République française, les insignes de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
Sur toutes les questions, il était écouté. Même sur le plan politique où il prônait « des concessions réciproques dans l’intérêt de la démocratisation du pays ».
M. Kamara a été vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme, et président de la Commission électorale nationale indépendante de Mauritanie. « Il nous a fait découvrir Auguste Compte, Emile Durkheim, Max Weber et tant d'autres sociologues », témoigne un de ses anciens étudiants, à l’Université de Nouakchott.
Un témoin « des années terribles » s’est éteint à l’âge de 75 ans.
Par Babacar Baye NDIAYE
Source : Rédaction de Cridem
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