Aujourd'hui en Mauritanie

Aujourd'hui en Mauritanie

Emmanuel Dupuy, sur le sondage CEDEAO de l’IPSE : « L’intégration du Maroc et le retour de la Mauritanie sont largement approuvés »

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Africa Presse Paris - Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), analyse ici en détail les résultats du sondage* piloté par l’IPSE et Opinions en Région, réalisé auprès des députés de la CEDEAO, et dont les résultats ont été rendus publics à la veille du Sommet de Lomé du 30 juillet.

Créée en mai 1975 par le Traité de Lagos, la CEDEAO a fêté, en mai dernier ses 43 ans d’existence. Dans notre sondage*, la majorité des parlementaires issus des 15 membres actuels de l’organisation estime que la CEDEAO a rempli – peu ou prou – sa mission (94 %).

Des points forts de satisfaction

Parmi les réalisations que les parlementaires ouest-africains considèrent comme les plus prégnantes, la liberté de circulation des personnes (avec un taux de 38 %), la liberté de circulation des biens (42 %) ainsi que la liberté de circulation des capitaux (13 %) viennent confirmer que la création d’une vaste zone de libre-échange, forte de plus de 300 millions d’habitants est un des principaux acquis réalisé par la CEDEAO.



Parmi les résultats les plus probants de la présidence de Faure Gnassingbé, c’est bel et bien la décision de réunir, à Lomé ce 30 juillet, les chefs d’État et de Gouvernement des 26 États d’Afrique occidentale et centrale (CEDEAO + CEEAC) qui est « plébiscitée » (indice de satisfaction de 7,9/ 10).

Suivent – logiquement – la question sécuritaire et la lutte contre le terrorisme, à travers le renforcement des liens entre la Force en attente issue des armées de la CEDEAO et la Force conjointe du G5-Sahel (avec une note de 7,4/10).

La Cedeao en voie d’élargissement vers le Maghreb

Il est intéressant de constater que la grande majorité des parlementaires interrogés reconnaissent que l’intégration du Maroc serait une bonne décision (75 %), que le retour de la Mauritanie (qui avait quitté la CEDEAO en 2000) serait positif (63 %), tandis que la possibilité d’associer la Tunisie et l’Algérie semble diviser quelque peu les élus : 73 % d’entre eux se montrent plutôt favorables à l’octroi d’un statut de membre associé à la Tunisie (qui l’a officiellement sollicité) alors qu’ils se montrent beaucoup plus réservés pour l’Algérie (qui ne l’a pas expressément demandé) : 54 % y seraient plutôt « peu favorables ».


Chantier de la coopération et monnaie unique

La question de la coopération avec d’autres organisations intergouvernementales agissant dans le même espace géopolitique vient confirmer le besoin d’améliorer les relations, puisque seulement 35 % des parlementaires estiment que la coopération est bonne ou excellente, tandis que 46 % la jugent moyenne et 16 % insuffisante. À l’égard notamment de la Communauté des États Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) et ses 29 États membres, comme avec la Commission ministérielle sur la coopération halieutique entre les États africains riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) visant à fédérer les 22 États riverains de l’Océan Atlantique et du Golfe de Guinée autour de leurs richesses halieutiques.

La coopération entre les propres institutions de la CEDEAO (Commission et Parlement) se confirme être un chantier à parachever, puisque seuls 14 % la jugent excellente ou bonne, alors que 42 % la jugent moyenne et 44 % la qualifient de nettement insuffisante.

Enfin, la question de l’instauration d’une monnaie unique à l’intérieur de la CEDEAO confirme que la question de la souveraineté monétaire anticipe celle de l’intégration économique et financière. Plus de la moitié des parlementaires interrogés (54 %) se déclarent ainsi favorable à la création d’une monnaie unique alors que 27 % sont résolument contre.

Une analyse d’Emmanuel DUPUY
Président de l’IPSE 

Source : Africa Presse Paris (France)



01/08/2018

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