A Nouadhibou, les derniers cybercafés font de la résistance
La fourniture de connexion Internet, vocation première des cybercafés de la capitale économique mauritanienne, a laissé la place à d’autres services. Le temps est à la diversification. Aux Numrowatt, quartiers nord de Nouadhibou, Mohamed pousse la porte du cybercafé ‘’Robinet 3’’ en ce lundi 12 juillet 2021. Il est 12 heures. « Je suis sûr que tu viens imprimer quelque chose sinon tu n’as rien à faire ici », lance sidi le gérant. « Je dois imprimer des documents », s’excuse Mohamed en esquissant un sourire qui en dit long sur le temps qui a passé depuis sa dernière venue. « Cela faisait deux mois que je l’avais pas vu. Avant il venait ici chaque jour pour la connexion Internet », précise le gérant, assis derrière son comptoir. Les yeux accrochés à l’écran, il tente de répondre à trois lycéens qui sont là pour imprimer des documents pour leurs cours.
Lorsque sidi a ouvert son « cyber » en 2019, il avait dix ordinateurs et les clients se succédaient devant les postes. Aujourd’hui, seuls trois ordinateurs sont connectés, qui restent parfois inactifs des jours durant, à l’énorme déception de ce diplômé en lettres. Le coût de la connexion Internet reste chère pour lui et le débit est affaibli pour des raisons ignorées. Ici, depuis bientôt deux ans, « fournir de la connexion, qui coûte 200 mro l’heure, n’est plus notre activité », ajoute sidi le gérant. Sept ordinateurs ont été réaffectés à la formation en informatique et d’autres services tels le traitement de textes, l’impression et la photocopie, la maintenance des ordinateurs qui lui permettent de gagner deux fois moins qu’il y a deux ans.
Le gérant du cybercafé ‘’ Robinet 3 ‘’, a fini par diversifier ses services « Je fais aussi des photos d’identité. Ce n’est plus un cyber, c’est autre chose. Mais c’est le seul moyen de s’en sortir » déclare sidi. Pourtant, à en croire Sidi, les vraies raisons de la désaffection des cybercafés sont ailleurs : « Le mauvais débit de la connexion est à l’origine de la baisse de fréquentation, explique-t-il. Les ordinateurs sont lents, sans compter les interminables coupures internet ».
Il y a quelques semaines, la commercialisation de la fréquence 4G Mauritel a été lancée, suscitant beaucoup d’engouement. Malgré cela, sidi reste tout de même pessimiste.
Source : Sidi B
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